La Loi de Verne, également appelée Loi des Atouts, est une règle stratégique essentielle pour évaluer quand il est judicieux de surenchérir ou de s’arrêter lors d’une partie de bridge. Elle repose sur le principe que le nombre total de levées réalisables dans une partie est lié au nombre d’atouts détenus par les deux camps. Cette loi permet aux joueurs de mieux anticiper les résultats en fonction de la répartition des atouts.
Le principe de base
Le concept central de la Loi de Verne est simple : le nombre total de levées (NLT) est égal à la somme des atouts détenus par les deux camps. La formule est la suivante :
Nombre total de levées (NLT) = nombre d’atouts du camp A + nombre d’atouts du camp B
Par exemple, si vous avez un fit de 10 cartes à pique et vos adversaires ont un fit de 9 cartes à cœur, le nombre total de levées possibles dans la partie est de 19. Cela vous aide à évaluer s’il est avantageux de surenchérir ou de laisser vos adversaires jouer.
Comment utiliser la loi de verne dans les contrats partiels
Lorsque vous jouez un contrat partiel, la Loi de Verne vous guide pour savoir si vous pouvez surenchérir ou non.
- Surenchérissez si le nombre de levées demandées correspond à vos atouts : Si vous avez un fit de 8 cartes, vous pouvez viser 8 levées et surenchérir à 2♠ ou 2♥.
- Ajoutez une levée en cas de double fit ou de répartition favorable : Si vos cartes sont bien réparties ou si vous avez des singletons dans les couleurs adverses, vous pouvez envisager de surenchérir d’une levée supplémentaire.
- Évitez de surenchérir si le nombre de levées demandées dépasse trop vos atouts : Par exemple, si vous avez 8 atouts, surenchérir à 3 sur 2 est possible, mais viser 3 sur 3 est plus risqué, sauf si vous avez une main particulièrement avantageuse.
La Loi de Verne pour les contrats de manche
Dans un contrat de manche, les principes sont légèrement différents :
- Surenchérissez lorsque le nombre de levées demandées est supérieur d’une unité au nombre d’atouts. Par exemple, si vous avez un fit de 9 cartes, vous pouvez viser 10 levées et surenchérir à 4♠ ou 4♥.
- Prenez en compte les vulnérabilités : Si vous avez un fit fort mais que les adversaires ont une bonne distribution, il peut être préférable de ne pas surenchérir. Un contrat comme 5♣ sur 4♠ est souvent peu rentable.
Contre de pénalité et règle de 7
Le contre de pénalité est une stratégie défensive importante, mais elle doit être utilisée avec précaution. Pour cela, vous pouvez suivre la règle de 7 :
- Additionnez vos atouts et la hauteur du contrat. Si le total est supérieur ou égal à 7, et que votre camp possède au moins 19 points, vous pouvez envisager un contre.
- Exemple : Si votre équipe a 6 atouts et vos adversaires sont au niveau de 1, vous pouvez contrer. Si vous avez 5 atouts, vous pouvez contrer au niveau de 2.
Quelques exemples
- Exemple 1 : Vous avez un fit de 10 cartes à pique, et vos adversaires ont un fit de 9 cartes à cœur. Le NLT est donc de 19. Si vos adversaires chutent en 4♠ avec 9 levées, vous pouvez envisager 11 levées et surenchérir à 5♠.
- Exemple 2 : Vos adversaires réussissent à faire 10 levées en 4♥. Dans ce cas, il est plus prudent de ne pas surenchérir à 5♠, car vous risquez de chuter.
Facteurs à prendre en compte : distribution et sécurité
La Loi de Verne tient compte de la distribution des mains. Voici quelques ajustements possibles pour affiner votre décision :
- Singleton dans la couleur adverse ou double fit : Si vous avez un singleton ou un double fit, cela renforce votre main et justifie souvent une surenchère.
- Main équilibrée : Si vous avez une main équilibrée (4333 ou 5332), vos atouts sont moins efficaces. Dans ce cas, il vaut mieux être prudent et éviter de surenchérir.
La Loi de Verne est une règle efficace pour évaluer quand surenchérir ou quand s’arrêter lors d’une partie de bridge. En comprenant le lien entre le nombre d’atouts et les levées possibles, vous pouvez ajuster vos décisions et optimiser vos chances de succès.
La prochaine fois que vous êtes sur le point de surenchérir ou de défendre, pensez à cette loi pour mieux anticiper les résultats et éviter les erreurs coûteuses.